Didier Leroy ressemble à ses voitures. D’apparence souriante, amicale et un peu lisse. Mais à l’intérieur tout est high-tech. Un concentré d’expertise industrielle très vite repéré par Toyota pour conduire son implantation en France. A 55 ans, ses yeux bleus portent encore un regard surpris sur son parcours ascensionnel chez le constructeur japonais qui l’a propulsé jusqu’à la présidence de Toyota Europe en 2010.
Petit coup d'œil dans le rétroviseur. Cadre sup chez Renault durant seize ans, ce proche collaborateur de Carlos Ghosn fait le choix en 1998 de quitter la marque au losange pour passer à l'ennemi, Toyota souhaitant alors ouvrir une usine en France. Il sera le premier furansujin (Français) embauché sur le site d'Onnaing, près de Valenciennes (Nord), où sera produite la petite Yaris. «Cela faisait plus de dix ans que l'on parlait des Japonais et de leurs méthodes de production innovantes. Je voulais vivre cette expérience de l'intérieur. Et puis bâtir de toutes pièces une nouvelle usine sur mon sol natal du nord de la France, c'était inespéré», raconte Leroy.
Agacement. Son départ chez le grand concurrent japonais ne sera pas forcément vu d'un bon œil chez ses pairs… Le site Toyota d'Onnaing, Didier Leroy l'a fait visiter à tous les directeurs d'usine de l'industrie automobile qu'il connaissait en France. Et tous sont restés très dubitatifs sur la réelle compétitivité du site. Malgré les explications fournies, on lui