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TRIBUNE

Les petites fleurs, les petits oiseaux et les millions d’emplois

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par Jean-Vincent Placé, Sénateur de l’Essonne et président du groupe écologiste au Sénat
publié le 30 septembre 2012 à 19h07

Parfois, un simple chiffre déflagre dans la vie politique comme un orage dans un ciel serein. Trois millions. Dans ce pays, 3 millions de femmes et d’hommes ne travaillent pas, pas même à temps partiel. Il n’y a aucune autre urgence, il n’y a aucune autre obligation qui tienne devant celle-là : redonner du travail à ces 3 millions-là.

Pour eux, pour eux surtout, le changement, ce doit être maintenant. Depuis six mois, et c’est à son honneur, Arnaud Montebourg court la France en tentant d’éteindre des feux qui se multiplient. Les plans sociaux s’enchaînent contre lesquels, une fois les caméras éteintes, il ne peut rien. Terrible constat d’impuissance pour celui qui prétendait réindustrialiser la France. On serait enclin à le soutenir s’il ne se jetait pas dans une impasse historique majeure. Le ministre du Redressement productif s’arc-boute sur une vision issue de la révolution industrielle, celle de la permanence des industries du passé. Pour lui, l’avenir de l’emploi en France passe par la réouverture des mines et des hauts fourneaux. Par fonction, Arnaud Montebourg est l’homme du passif. Par conviction, il est l’homme du passé. La transition écologique de l’économie française porte en elle des millions d’emplois que, depuis des années, par incapacité à changer de logiciel économique, nous refusons de créer.

Les énergies renouvelables, l’efficacité énergétique, le recyclage, la gestion durable des ressources naturelles… autant de secteurs d’avenir que le manque d’investisseme