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Libération
reportage

Un hussard de Montebourg sur le front de l’emploi

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Ils sont vingt-deux dans toute la France, nommés par le ministre pour voler au secours des boîtes en péril. «Libération» a suivi un de ces commissaires productifs en Aquitaine.
Jean-Yves Larraufie, en septembre 2012, commissaire du redressement productif en Aquitaine. (Rodolphe Escher pour Libération)
publié le 30 septembre 2012 à 19h07

A chaque nouvel incendie social, Arnaud Montebourg va jouer les pompiers médiatiques sur le terrain. Mais le ministre du Redressement productif ne peut pas être partout en même temps, avec les Fralib et chez Arcelor-Mittal, au chevet de PSA et de Doux. Les 22 commissaires au redressement productif nommés le 2 juillet dans chaque région sont ses yeux et ses oreilles. Ces nouveaux hussards de la République, placés sous l'autorité des préfets, sont chargés de repérer et de porter secours aux PME en difficulté. Ils traquent les plans sociaux, les défauts de trésorerie, les licenciements injustifiés, tout ce qui fait que l'industrie française fout le camp. Libération a suivi, le temps d'une journée, Jean-Yves Larraufie, 29 ans, lieutenant d'Aquitaine sur le front de la désindustrialisation.

8 h 50 On se tutoie chez Eurofins

Le missi dominici version Montebourg débarque en Clio blanche de fonction. Un véhicule modeste pour un représentant de la République. Jean-Yves Larraufie porte cravate rouge sur costume noir. L'uniforme du haut fonctionnaire sans âge. Direction le site bordelais du laboratoire Eurofins, au nord de la ville. Autour de la table immaculée, une dizaine de personnes, alternance de blouses blanches de salariés, de costumes de consultants et de tee-shirts de syndicalistes. «Jean-Yves» serre la main et tutoie ses voisins, c'est déjà leur troisième rencontre. L'anxiété se lit sur les visages. Eurofins menace le site de Bordeaux