Les plongées dans le monde opaque de la finance ont l'audimat en poupe. Début septembre, un documentaire sur Goldman Sachs, la banque la plus emblématique de ces dérives, a battu le record d'audience des Thema d'Arte. Le film en deux parties diffusé ce soir mériterait, lui aussi, d'être vu par le plus grand nombre. Au terme d'une magistrale enquête sur le pouvoir et les excès - un euphémisme - de la finance depuis les années 30, on se sent moins démuni face à des questions dont la complexité sert trop souvent d'alibi pour les réserver aux experts. Avec des témoins éclairants (les banquiers Jean Peyrelevade et Guillaume Hannezo, les économistes Michel Aglietta et Paul Jorion), ce récit dense livre de précieuses clés pour saisir la folie d'un système que même la crise ne parvient pas à ébranler.
Autant être prévenu, mieux vaut être reposé et avoir les idées claires pour affronter l’avalanche de concepts, chiffres et dates qui défilent tout au long de cet intense décryptage chronologique d’un système financier dont l’activité peut se résumer à la création de richesse en s’endettant.
Sur fond de travelling nocturne et menaçant sur la skyline de Wall Street, le film s'ouvre par une question de bon sens : «Pourquoi faut-il donner de l'argent public aux banques privées pour leur éviter de faire faillite et réduire les salaires, supprimer les emplois ?»
Une question sans aucune limite de prix, on s’en rend vite compte, dans laquelle le film se débat sans éluder l’orig