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Banques : la spéculation au piquet

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Pour prévenir une nouvelle crise financière, un rapport de la Commission européenne recommande d’imposer aux établissements financiers la séparation des activités risquées de celles de dépôt.
Siège de la Société générale, à La Défense en 2009. Les banques françaises ont annoncé leur opposition au rapport. (Photo Stéphane de Sakutin. AFP)
publié le 2 octobre 2012 à 21h56

La spéculation excessive des banques est à l’origine de la crise de 2008. Ce constat est aujourd’hui largement partagé. Et, en Europe comme en Amérique, une solution s’est imposée pour éviter qu’un tel scénario se reproduise : il faut, comme l’ont fait les Etats-Unis dans les années 30 avec le Glass-Steagall Act, séparer ce qui est bon - les activités nécessaires au financement de l’économie - de ce qui est mauvais, à savoir la «spéculation». Mais comment faire exactement ? Là-dessus, les gouvernements divergent.

La Commission européenne vient d’apporter sa contribution au débat avec la publication, hier, du rapport du gouverneur de la Banque de Finlande, Erkki Liikanen. Principale proposition : cloisonner les activités les plus spéculatives dans des entités à part au sein des banques. Mais cette solution, qui heurte le monde de la finance, risque de ne pas être mise en application avant bien longtemps.

La «troisième voie» européenne

Le rapport Liikanen arrive bien tard. Dès 2010, les Etats-Unis ont proposé leur solution : la «Volcker Rule», du nom de l’ex-président de la Réserve fédérale. Adoptée en juillet 2010 dans le cadre de la loi Dodd-Frank, cette règle interdit aux banques d’investissement le trading pour compte propre, c’est-à-dire le fait pour une banque de spéculer avec «son» argent. Depuis 2011, le Royaume-Uni, lui, s’inspire du rapport de l’économiste John Vickers, qui conseille de cantonner les activités de banque de détail dans des structures jur