Aller vite pour ne pas décourager l’opinion. Mais pas trop non plus pour ne pas brusquer les partenaires sociaux. Telle est la délicate, car contradictoire, injonction de François Hollande à son gouvernement. Hier après-midi, à Matignon, Jean-Marc Ayrault a convié sept de ses ministres (Pierre Moscovici, Jérôme Cahuzac, Fleur Pellerin, Sylvia Pinel, Arnaud Montebourg, Marisol Touraine et Michel Sapin) pour parler de la future réforme en faveur de la compétitivité des entreprises.
Fronde. Un timing a priori très étonnant, car le chef de l'Etat avait déclaré qu'il présenterait ses mesures en fin d'année, souhaitant d'abord connaître les conclusions du rapport commandé à Louis Gallois et attendre l'aboutissement des négociations entre partenaires sociaux. Or ledit rapport de l'ex-patron d'EADS ne sera pas terminé avant la deuxième quinzaine du mois d'octobre. Quant à la négociation des partenaires sociaux dans le cadre du Haut Conseil au financement de la Sécurité sociale, elle a débuté hier et doit finir fin janvier. Pourquoi alors une réunion à Matignon ? «Pendant toute cette période de consultation, il n'est pas interdit de réfléchir pour être en situation de verser notre contribution au débat», a défendu hier la porte-parole du gouvernement Najat Vallaud-Belkacem. Par ailleurs, la fronde du patronat, et notamment des entrepreneurs contre la politique fiscale du gouvernement (Libération d'hier), a probablement incité l'exécutif à donner très