Imaginez que la France soit un coureur du Tour de France et qu’elle se trouve au pied des terribles lacets d’un col nommé croissance pour débuter l’année 2013. Pour avoir une chance de gravir ce sommet quasiment hors d’atteinte pour la zone euro l’an prochain, elle a besoin de disposer d’un paquet de calories en magasin et d’un peu d’élan. Sans quoi, il y a des risques qu’elle cale dès les premiers virages.
C’est un peu l’image employée hier par l’Insee dans sa note de conjoncture pour l’économie française au second semestre 2012. Selon ce document publié hier et intitulé «A l’arrêt», la France enregistrerait aux troisième et quatrième trimestres une croissance nulle. Si cette prévision se vérifie, l’Hexagone aura donc connu cinq trimestres d’affilée d’encéphalogramme plat de l’activité depuis le dernier trimestre 2011. Du jamais-vu de mémoire de statisticien, comme l’affirmait hier Cédric Audenis, le chef du département conjoncture de l’Insee.
Déficit. Au-delà de 2012, il s'agit donc d'un très mauvais présage pour l'an prochain. Le pays commencera l'année 2013 totalement à l'arrêt, sans le moindre «acquis de croissance», comme disent les économistes, alors même qu'elle doit ramener son déficit public à 3% du PIB à la fin de l'année prochaine. L'effort budgétaire le plus important depuis des décennies, avec 30 milliards d'euros d'économies. «L'exercice est théorique puisqu'il s'agit d'une prévision, explique Cédric Audenis, chef du département conjonc