Les patrons de start-up sont décidément de drôles d'oiseaux. Ils volent en escadrille, se font passer pour des «pigeons» et attaquent en piqué un rapace qui en veut à leur magot. 33 000 chefs d'entreprises partis en guerre sur Twitter et Facebook contre un gouvernement accusé de vouloir les «faire aux pattes», et voilà la gauche habillée en assassin de l'esprit d'entreprise. En cause, un projet de taxation jusqu'à 60% des plus-values en cas de revente. «Une démotivation quasi-sadique» a dit l'un; «un je-ne-sais-quoi qui donne la nausée», a gazouillé un autre. Il faut garder les yeux bien ouverts pour comprendre cette fable numérique. Ces cris d'orfraie ne doivent pas tout au hasard. Quelques habiles meneurs au dessein franchement politique ont instrumentalisé la troupe des auto-entrepreneurs galériens du web. Il ne faut pas prendre tous ces pigeons pour des perdreaux de l'année. Comme le dit en moins de 140 signes le président de l'association des e-commerçants, «la polémique tourne à la guéguerre pas toujours fine entre droite et gauche». Mais on aurait tort de s'en tenir à cette bataille d'arrière-pensées. Le gouvernement a commis une erreur et il a raison de vouloir corriger un dispositif ni limpide ni performant. L'ennemi n'est pas le risque, ni même l'argent du risque, mais la rente et ses prébendes. C'est un contresens, surtout pour la gauche, de vouloir taxer davantage les investissements de croissance que les petits jeux spéculatifs de l'im
Dans la même rubrique