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Libération

Aux petits jobs, les grandes humiliations

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publié le 7 octobre 2012 à 21h17

«Jusqu'où aller pour ton job ?» C'est la question posée dans le magazine Néon (1), qui ausculte tout particulièrement des représentants de la génération Y (nés après 1980). Où l'on apprend que la crise de l'emploi pousse parfois à en rabattre sur son amour-propre. Voilà quelques exemplesde candidats à un emploi qui devront «affronter un tyran», «changer de nom» ou encore «coucher».

«Prévoyez-vous d'avoir des enfants, que pensez-vous des 35 heures, êtes-vous fumeuse ?» Les étranges - et illégales - questions posées à Elisa, 31 ans, candidate à un poste dans une boîte de traduction, ne l'ont pas arrêtée.Ni même l'interdiction de parler entre collègues, obligeant les salariés à communiquer par post-it. Une soumission qu'avoue Elisa : «Je sortais de l'école, il me fallait une première expérience», explique celle qui se trouve normalement «plutôt grande gueule». David, 26 ans, dans la restauration, doit, lui accepter de se «faire insulter». «En cuisine, on n'est pas des tendres, raconte-t-il. Les "putain ! Mais tu te branles" sont légion.» Au point d'intérioriser le discours patronal : «C'est un métier où il faut résister à la pression, et les gens sur qui on gueule le moins… Ils bossent moins bien.» Akim, 32 ans, courtier dans la finance, se rend compte, lui que son «nom arabe» gêne les clients. Un ami tunisien lui conseille d'en changer. Akim devient«Philippe Monnier» et o