Une foule se pressait, le 30 juin, pour entrer dans le grand bâtiment gris qui abrite le siège de Carrefour à Boulogne-Billancourt. Journalistes et analystes financiers étaient là en masse. Au-delà de la présentation des résultats du groupe, ils sont venus voir si Georges Plassat est vraiment l’homme de la situation pour redresser le géant des hypers. A 63 ans, cet ancien dirigeant de Casino, au caractère bien trempé, vient de sauver Vivarte (André, La Halle aux Chaussures, Kookaï, etc.), remis à l’équilibre en à peine deux ans. Il a été choisi pour succéder à Lars Olofsson, un spécialiste du marketing qui a mené sa carrière tambour battant chez Nestlé… avant de tomber sur un os chez Carrefour. Exit Olofsson, l’homme de terrain Plassat est attendu comme le messie par les employés des magasins comme par les actionnaires.
Car Carrefour va de mal en pis. En 2011, les profits ont encore chuté de 14%. Et la rentabilité (371 millions d’euros de résultat net) reste plus de deux fois inférieure à celle d’Auchan (810 millions), alors que le chiffre d’affaires du groupe (81,2 milliards d’euros) est le double de celui de son concurrent (44,4 milliards). Le groupe traîne aussi une dette de 7 milliards d’euros. Et, plus grave pour les actionnaires, le cours de Bourse est en chute libre, passant de 91 euros en 2000 à 16 euros aujourd’hui.
Or, Carrefour n’est pas n’importe quelle entreprise. Inventeur de l’hypermarché, premier employeur privé de France (110 000 salariés), numéro 2 mondial de