L'hypermarché fêtera son demi-siècle en 2013. Le premier de ces mastodontes du commerce a été inauguré par Carrefour le 15 juin 1963, à Sainte-Geneviève-des-Bois (Essonne). Un parking de 450 places et des pompes à essence ; 2 500 m2 de surface de vente proposant des produits frais à côté de vêtements et de grille-pain ; des prix inférieurs de 20% à ceux des supermarchés… Le concept du «tout sous le même toit» était né. Les commerçants du coin lui prédisent un échec rapide. Ils se trompent lourdement. Dès son ouverture, le premier hypermarché (1) attire les foules. L'ère des grandes surfaces commence et, avec elle, l'agonie du petit commerce.
Mais, cinquante ans plus tard, l'hyper à la française accuse le coup : la rentabilité est en baisse et les clients sont de moins en moins enclins à fréquenter ces paquebots de la consommation. «L'hyper est le produit de la précédente révolution commerciale, emblématique des Trente Glorieuses, l'usine à vendre qui fait suite à l'industrie fordienne. Or, la société a changé et le commerce avec elle. Le tout sous le même toit pour tout le monde, c'est fini», décrypte Philippe Moati, ancien du Crédoc et auteur d'ouvrages sur la grande distribution.
Pour Cécile Desclos, d'Eurostaf, qui a dirigé l'étude les Stratégies de relance de l'hypermarché en France (octobre 2011), ce type de magasin «est en difficulté structurelle. Mais ça reste le format dominant de la grande distribution. Il faut relativiser : seuls les