Sur fond de déficit commercial abyssal, la ministre du Commerce extérieur, Nicole Bricq, parcourt la planète pour «vendre» la France. En Algérie, elle est allée défendre la «colocalisation», avec quatre patrons, les 24 et 25 septembre.
Jour 1. 9 heures. Vol Air France, en classe éco.
Nicole Bricq, pile à l'heure. La ministre, suivie de sa garde rapprochée de conseillers, enfile l'étroit couloir de l'Airbus Paris-Alger. Elle double l'un des patrons qui l'accompagnent, installé en classe business - les autres rejoignent Alger depuis la province -, et gagne le fond de l'appareil. C'est devenu une règle : court, moyen ou long courrier, Nicole Bricq voyage en classe éco. «Même lorsqu'elle fait un Paris-Rio», soupire un conseiller. Le temps bref du vol (2 h 15), Nicole Bricq le passe dans des apartés chuchotés depuis l'allée avec ses conseillers. Ou alors potasse ses fiches. Rédigées par les services du Trésor, elles décrivent, en quelques tableaux, la situation encore favorable des échanges commerciaux de la France avec l'Algérie. Pour combien de temps encore ? La France est toujours le premier fournisseur de l'Algérie, mais sa part (15%) s'effrite. Elle est surtout sur le point d'être doublée par la Chine, pays qui sera évoqué à chaque étape de la visite. Reste que l'Algérie est l'un des rares partenaires qui ne creuse pas le déficit commercial de la France (+1,36 milliard d'euros d'excédent). Avec un sol regorgeant de gaz et de pétrole - l'or noir const