Le secteur industriel est-il en train de débouler lourdement là où les politiciens marchent sur des œufs ? Au cours des vingt dernières années, la règle d’or dans le discours de la défense britannique était qu’il fallait tourner le dos à l’Europe et ouvrir les bras à l’Amérique.
A présent, c’est l’inverse. BAE, le groupe géant issu de la politique de défense de l’ère Thatcher cherche son avenir de l’autre côté de la Manche et non pas de l’Atlantique. Le projet de fusion avec EADS, le géant franco-allemand de l’aéronautique, constructeur d’Airbus, créera un nouveau groupe européen de l’aéronautique et de la défense, avec près de 250 000 salariés et un total de 30 milliards de livres en valeurs boursières - soit 25% du budget de l’Union européenne (UE).
La taille du nouveau groupe est moins importante que la décision prise par BAE de se tourner vers l’Europe pour assurer son avenir. Malgré les protestations des députés conservateurs eurosceptiques et les jérémiades prévisibles de la part des commentateurs d’une presse anti-UE aux mains d’intérêts offshore, les ministres britanniques semblent en avoir accepté l’idée. Cela reflète le caractère profondément schizophrène de la classe dirigeante britannique.
Le courant politique représenté par David Cameron n'a cessé pendant deux décennies de professer que tous les maux qui assaillent le Royaume-Uni viennent de l'Europe. David Cameron est le premier Premier ministre à déclarer qu'il pourrait envisager un référendum sur l'avenir du Roy