Menu
Libération
Interview

Parisot : «Il faut apaiser la peur d’embaucher»

Article réservé aux abonnés
Laurence Parisot, présidente du Medef, évoque ses attentes sur la réforme du marché du travail.
La patronne du Medef, Laurence Parisot, le 30 août 2012 lors de l'université d'été de son organisation, près de Paris. (Photo Eric Piermont. AFP)
publié le 9 octobre 2012 à 22h46
(mis à jour le 10 octobre 2012 à 10h45)

Alors que débute une négociation cruciale sur le marché du travail, la présidente du Medef, Laurence Parisot, livre ses positions. Et met en garde le gouvernement contre les dangers d’une imposition dissuasive pour l’emploi, au moment où l’Assemblée nationale s’empare du budget 2013.

Vous avez quatre mois, avec les syndicats, pour parvenir à un accord sur la réforme du marché du travail. Quelles sont vos priorités ?

Notre objectif est de parvenir à une baisse du chômage en augmentant les créations d’emplois. Il faut donc apaiser la peur d’embaucher que ressentent de nombreux chefs d’entreprise. Il faut aussi supprimer l’incertitude juridique qui entoure les procédures de licenciements collectifs, et réduire la durée des plans sociaux qui s’étalent parfois sur plusieurs années.

Une homologation du plan social par l’administration, comme suggérée par le gouvernement, permettrait-elle de réduire les recours ?

C’est une piste, mais ce sera aux partenaires sociaux d’en décider dans le cadre de la négociation. Il faut aussi instaurer pour les PME et TPE un plafonnement des dommages et intérêts accordés par les tribunaux après un licenciement. Il arrive aujourd’hui que leur montant mette en cause la pérennité de l’entreprise.

Vos autres priorités ?

Trouver les bonnes modalités pour adapter la durée du travail et la masse salariale en échange du maintien des effectifs lorsque l’entreprise fait face à une baisse d’activité significative. Cela, en accord avec les représentants du personnel, et en attendant que la conjoncture s’améliore.

Cela ressemble furieusement aux accords «compétitivité-emploi» de Nicolas Sarkozy, repoussés, au moins sur la forme, par le nouveau gouvernement.

N’en faisons pas une affaire de mots. C’est une capacité d’adaptation dont nous avons besoin, et elle s’obtiendrait dans le respect d’un accord avec les représentants du personnel de l’entreprise.

Ce qui existe déjà…

Sauf qu’aujourd’hui, un salarié peut refuser