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Libération
Récit

La Grèce se rue contre Merkel

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La visite, hier, de la chancelière allemande a été fustigée par plus de 30 000 manifestants hostiles à son orthodoxie financière.
Un manifestant à Syntagma Square, à Athènes, le 9 octobre 2012. (Photo John Kolesidis. Reuters)
publié le 9 octobre 2012 à 22h36

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apis rouge et colère noire contre «l'architecte de l'austérité». Angela Merkel s'est enfin fendue d'une visite officielle - et express : six heures -hier, à Athènes. La première de la chancelière allemande depuis cinq ans. La première depuis la grande dépression dans laquelle se débat la Grèce. Une première houleuse.

Reçue avec les honneurs par le Premier ministre Antonis Samaras, elle a été fustigée par plus de 30 000 manifestants hostiles à son orthodoxie financière. Mais elle est restée intangible. Si elle a salué «les progrès accomplis», souhaité que «la Grèce reste dans l'euro», Merkel n'a rien cédé sur le fond. Athènes doit rivaliser de rigueur, car «l'effort difficile en vaut la peine»,a-t-elle martelé, arborant la même veste que lors de la victoire de l'Allemagne sur la Grèce à l'Euro 2012 de football.

Nazis. Sept mille policiers ont été mobilisés pour sécuriser le cortège de la chancelière allemande. Scénario ressassé : des forces de l'ordre bombardées de pierres et ripostant à coups de lacrymogènes. «Les politiques qu'elle incarne sont dangereuses et criminelles», a assuré Alexis Tsipras, leader de l'opposition. Des figures de la gauche allemande battaient le pavé à ses côtés. Ont-ils croisé les banderoles «Dehors les impérialistes» ou «Non au 4e Reich» ? La crise a ravivé les plaies entre les deux pays. D'un côté, des manifestants brûlant des drapeaux nazis devant