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Libération

L’exécutif œuvre à ne pas taxer l’art

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ISF. Le gouvernement s’oppose à l’amendement qui vise à soumettre les œuvres à l’impôt sur la fortune.
Aurélie Filippetti, le 17 mai à Paris. (AFP)
publié le 11 octobre 2012 à 22h26

C’est non. Sans surprise, et comme avait statué en son temps le gouvernement précédent, l’exécutif a fait part hier de son opposition à l’intégration des œuvres d’art dans le calcul de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF). Un privilège vieux de plus de trente ans, puisque leur exclusion avait été décidée dès 1981, lors de la création par la gauche de ce qui s’appelait alors l’impôt sur les grandes fortunes (IGF). Un certain Laurent Fabius, alors jeune ministre du Budget et fils d’un très grand antiquaire parisien, avait alors œuvré à ce que l’art ne soit pas soumis à l’ancêtre de l’ISF.

Bien qu'il ait régulièrement ressurgi dans le débat ces dernières années, ce projet qui affole le monde de l'art n'a, à ce jour, jamais pu aboutir. «Au bout du compte, ça se termine toujours de la même manière, c'est non, a résumé le ministre du Travail, Michel Sapin, selon lequel cette taxation aboutirait au «départ vers l'extérieur d'une bonne partie du patrimoine français». Dans un entretien publié hier sur le site des Echos, la ministre de la Culture Aurélie Filippetti est montée elle aussi au créneau, précisant que l'Elysée et Matignon étaient «sur la même ligne» qu'elle. Une ligne qui fait pourtant doucement rire certains de ses anciens collègues PS à l'Assemblée, majoritairement favorables à la mesure (soumission à l'ISF des œuvres à partir d'une valeur de 50 000 euros) proposée par le rapporteur général du budget au Palais Bourbon, le socialist