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Libération
«Libé des géographes»

Les villes à l’heure du marketing industriel

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La présence d’activités innovantes participe à l’image des métropoles.
par Matthieu Giroud, Univ. Paris-Est-Marne-la-Vallée, Samuel Rufat, Université de Cergy-Pontoise et Hovig Ter Minassian, Université de Tours
publié le 11 octobre 2012 à 22h16

Etre attractif à tout prix ! Tel pourrait être un des mots d’ordre les plus partagés du moment par les autorités publiques, locales ou nationales, en matière économique. Mais la concurrence est rude sur le marché des métropoles internationales qui cherchent à attirer les emplois qualifiés et les cadres imposables. Cela amène parfois les élus locaux, qui misent sur l’innovation et la qualité de vie, à s’engager dans des rapports de force déséquilibrés avec de grands industriels ou des multinationales. Dans le cadre de ce marketing urbain, le «filtrage» des activités industrielles joue un rôle fondamental : l’industrie structure l’emploi et le paysage urbain d’un territoire, mais elle structure aussi l’image qu’un territoire renvoie à l’extérieur.

Dans ces stratégies d’attractivité industrielle, la situation varie selon les métropoles. A la différence de Toulouse, les élus lyonnais ont, par exemple, décidé de maintenir une activité minimale de production sur le territoire pour le rendre attractif aux activités de recherche en chimie et en pharmacie, suivant les conseils de l’Institut français du pétrole, Total et Arkema.

Second souffle. Dans des métropoles comme Grenoble ou Barcelone, c'est l'inverse : la tradition industrielle de ces villes a été mise au service d'un positionnement en faveur de la haute technologie et des activités de pointe. Les élites locales grenobloises ont ainsi su placer la ville à l'avant-garde de l'industrie des nanotechnologies. A Barc