«Les propos tenus par le ministre n'engagent que lui.» C'est, en substance, ce qu'aurait répondu la direction de Sanofi aux élus CGT qui l'interpellaient, hier matin, lors du comité central d'entreprise (CCE) qui s'est tenu à Chilly-Mazarin (Essonne) pour la branche recherche du groupe pharmaceutique. Trois autres CCE et deux CE se tenaient également un peu partout en France, dans une ambiance houleuse, pour les autres filiales (santé animale, Genzyme…), tandis que 800 salariés s'étaient rassemblés à Montpellier, dont 300 venus de Toulouse.
A l'origine de cette mise au point de la direction, Arnaud Montebourg, le ministre du Redressement productif, qui avait proclamé, la veille, que Sanofi s'engageait à épargner le site de la ville rose, et à limiter son plan de restructuration à 914 départs volontaires. «Sanofi fait donc savoir que le plan de suppression d'emplois est inchangé et que la menace pèse toujours sur le site de Toulouse», traduisait immédiatement la CGT toulousaine, alertée au cours d'une pause par un coup de fil d'un de ses élus au comité. Les syndicats avaient reproché au ministre de se réjouir, alors qu'il n'y avait, selon eux, «absolument rien de nouveau» par rapport au projet initial. L'inquiétude est d'autant plus vive que dans un document communiqué aux syndicats, et révélé par le Monde, la direction reproche à ses labos de ne pas sortir assez de molécules. «La productivité de [sa] R & D est insuffisante pour assu