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Libération

Le FMI change sa doxa sur l’austérité

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Euro. Le Fonds a suggéré à l’Allemagne d’assouplir les politiques budgétaires de la Grèce. Refus de Berlin.
publié le 12 octobre 2012 à 21h56

Il y avait l'acronyme «Tina» (There is no alternative), édicté en 1980 par Margaret Thatcher, lorsque la Première ministre britannique exprimait sa conviction dans les vertus du marché, de la dérégulation des services publics et dans le vice à vouloir emprunter tout autre voie. Le «Tina» de 1980 s'est transformé en «Egka», soit dans le texte et en allemand : Es gibt keine Alternative. C'est par cette phrase que le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, a formulé vendredi sa réponse à la patronne du Fonds monétaire international, Christine Lagarde.

Laxisme. Cette dernière avait fait sensation, jeudi à Tokyo, veille de l'ouverture des assemblées générales du Fonds et de la Banque mondiale, en appelant à accorder à la Grèce deux ans supplémentaires pour lui laisser le temps de remplir ses objectifs budgétaires, fixés par les créanciers de la troïka.

En vain. Vendredi, lors d'un débat avec Lagarde, Schäuble s'est montré inflexible : «Il n'y a pas d'alternative à la réduction à moyen terme des dettes des Etats qui sont trop élevées, notamment et bien entendu pour l'euro et la zone euro dans son ensemble.» Au côté du ministre allemand des Finances, la patronne du FMI a récusé faire preuve du moindre laxisme budgétaire. Mais de l'avis même d'Olivier Blanchard, économiste en chef du FMI , l'effet des politiques budgétaires imposées sur la croissance a été sous-estimé. En clair, ces plans d'austérité tirent la croissance vers le