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L’auto-shopper

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Haut débit et smartphones bouleversent la relation vendeurs- consommateurs, dématérialisant les magasins et obligeant les enseignes à innover et s’adapter.
(photos: AFP, Reuters, AP, Adidas)
publié le 14 octobre 2012 à 19h07

Ne l'appelez plus consommateur. Ni même client. Voici l'ère du «shopper», une nouvelle espèce d'acheteur connecté en permanence via son smartphone ou sa tablette, qui connaît mieux les produits que les vendeurs. Un chasseur de prix cassés qui adore les promos géolocalisées. En jargon marketing, c'est un SoLoMo, pour Social, Local, Mobile. Ou un Ropo : Research on line, purchase off line («recherche en ligne, achète en magasin»). Un animal numérique qui a pris de cours des commerçants habitués depuis des lustres à attirer le chaland dans leurs points de vente pour lui imposer leurs assortiments et leurs prix.

Nouveau paradigme : avec le Net haut débit et les mobiles connectés, le pouvoir est en train de changer de main. Avant de franchir la porte de la boutique, le shopper a déjà surfé sur les comparateurs de prix et connaît parfaitement la valeur et les caractéristiques de l’objet qu’il désire. D’après une récente étude Ifop-Wincor Nixdorf, c’est le cas de 91% des Français. Et il n’hésite plus à comparer prix et produits devant les rayons grâce à son terminal intelligent et des applis comme celle de Leclerc (Quiestlemoinscher.com). D’après une étude du cabinet McKinsey, 42% des consommateurs européens vérifient déjà en «live» le meilleur rapport qualité-prix. Et 65% déclarent reporter leur achat ou changer de magasin en fonction de ces recherches. En France, près d’un quart des consommateurs (23%) se servent de leur smartphone en magasin, dont 9% pour photographier l