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Libération
TRIBUNE

Halte aux «médecins pigeons» qui agitent le drapeau de la santé publique !

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par Yonathan Freund, Médecin hospitalier, Assistance-publique Hôpitaux de Paris, Anne-Laure Féral-Pierssens, Médecin hospitalier, Assistance-publique Hôpitaux de Paris et Clément Carbonnier, Economiste, université de Cergy-Pontoise, LIEPP Sciences- Po
publié le 15 octobre 2012 à 19h36

C’est reparti, même refrain, mêmes artifices, mêmes mensonges. Le mouvement des entrepreneurs «pigeons», et sa réussite sur la question de l’imposition des plus-values de cession, fait des émules dans les mouvements de revendications de groupes sociaux aisés, se dénommant eux-mêmes «pigeons». Ce sont désormais les médecins qui s’y mettent, contestant notamment les restrictions aux dépassements d’honoraires, via un contrôle plus strict du secteur 2 de l’assurance maladie.

Déjà en 2007, les syndicats d’internes de médecine et chefs de clinique appelaient avec succès à une grève de grande ampleur. Les internes protestaient alors contre un projet de la loi HPST qui prévoyait de limiter l’accès des médecins libéraux dans les secteurs sur-dotés, au profit de régions moins bien loties. La sanction prévue en cas de non-respect était celle du déconventionnement du médecin : les actes ne pourraient plus être remboursés par la sécurité sociale. Donc nous voilà tous gaiement, manifestant partout en France, aux cris de «Médecins déconventionnés, patients non remboursés !» et autre «On enterre la sécurité sociale !». C’était presque émouvant si on n’y regardait pas d’un peu plus près. Car, en fait, nous manifestions alors pour la liberté d’installation pure et simple.

On peut comprendre après tout que le gouvernement cherche à installer des médecins dans les régions sous-dotées, mais aussi qu'un interne n'ait pas envie de se voir imposer son lieu d'exercice. Mais plutôt qu'être honnêtes, no