Et si l'Union européenne, Nobel de la Paix 2012, se préoccupait de la paix sociale chez elle ? La Grèce sera aujourd'hui un pays à l'arrêt, avec 24 heures de grève générale pour interpeller les vingt-sept chefs d'Etat et de gouvernement, réunis en sommet jusqu'à demain à Bruxelles. Fin septembre, à l'appel des Indignés, des dizaines de milliers d'Espagnols défilaient dans la rue contre la politique d'austérité menée par leur gouvernement, conduisant la police à tirer à balles en caoutchouc sur la foule. Au Portugal, la présentation du budget 2013 - qualifié de «massacre» et de «bombe atomique fiscale» par l'opposition de gauche - a donné lieu, lundi, à des affrontements autour du Parlement.
Répit. Dans ces trois pays du «Sud», le point de rupture semble atteint face aux sacrifices exigés pour la défense de la zone euro. «Aucun plan de redressement économique ne pourra réussir si la société s'effondre», a prévenu mardi le Premier ministre grec, Antonis Samarás. A la tête de la Commission européenne, José Manuel Barroso ne conteste pas la gravité de la situation dans toute l'UE : «Le déclin régulier du revenu disponible des ménages et la progression de la pauvreté chez les enfants reflètent l'existence d'une véritable urgence sociale», a-t-il admis le mois dernier. Avec un nombre record de 25,3 millions de chômeurs dans l'UE (10,4% de la population active), une croissance à peu près nulle cette année et la prochaine, la prior