L'Europe n'est certes pas sauvée, mais il ne semble pas inconsidéré de penser qu'en ce jour de nouveau sommet elle se porte un tout petit peu moins mal. La journée d'hier a commencé tôt par la bonne nouvelle de la non-dégradation de l'Espagne au statut infamant de junk par une agence Moody's décrétant appréciables les efforts combinés du pays concerné et de la zone euro. Elle s'est poursuivie par les déclarations au Corriere della Serra de l'économiste en chef du FMI, le Français Olivier Blanchard, estimant que les problèmes de dettes de l'Italie et de l'Espagne étaient presque réglés, grâce aux mesures mises en place par l'eurozone. Dans ce contexte, l'entretien accordé par François Hollande à un parterre de journaux européens prenait un relief particulier. D'abord, l'optimisme affiché du chef de l'Etat français qui n'a pas hésité à affirmer d'emblée que nous étions désormais «près, tout près» d'une sortie de crise de la zone euro. Sa fermeté à l'égard de l'Allemagne ensuite, lorsqu'il prévient clairement que l'union politique ne saurait qu'être la conséquence d'une union budgétaire, bancaire et sociale. Mais comment sera reçu cet entretien par les lecteurs d'El País qui le publie ou ceux des journaux portugais ou grecs ? Tout l'enjeu reste de savoir si cet optimisme et cette résolution convaincront des populations mises à rude épreuve dans ces pays du Sud de l'Europe, qui éprouvent dans leur vie quotidiennes depuis de longs mois déjà les
EDITORIAL
Optimisme
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La crise et ses dégâtsdossier
par Sylvain Bourmeau
publié le 17 octobre 2012 à 22h43