«Nous ne pouvons même pas changer un bout de carrelage ou acheter une planche à repasser à 25 euros.» A 74 ans, Michalis, ancien soudeur pour la marine marchande, a vu sa retraite fondre de 30%, passant de 1 600 euros sur quatorze mois, à 1 300 euros sur douze mois. Dans son coquet pavillon de la banlieue populaire de Peristéri, où il vit avec sa femme Anna, sa fille Petroula, son gendre Ménios et leur fils Nicolas, il y a longtemps que la bonne humeur vacille sous les coups de boutoir de la crise. «Nous vivions sur un nuage et nous sommes brusquement tombés !» soupire Anna, 71 ans, qui voit s'accumuler factures, impôts et taxes de plus en plus élevés. Après avoir tout payé, il ne lui reste plus que 450 euros par mois pour la nourriture, l'entretien de la maison et les médicaments, de moins en moins remboursés par une sécurité sociale en pleine débâcle. Du coup, il a fallu rogner sur tout. Dire adieu aux plaisirs d'un beau poisson qu'on n'hésitait pas à payer 40 euros jadis, se contenter de «regarder les étals» et «faire des petites parts pour que la viande dure toute la semaine».
Pour Petroula et Ménios, 45 ans, le changement est un peu moins dramatique. Enfin pour l'instant. Elle est fonctionnaire au ministère des Sports et son salaire a été réduit de 1 300 à 800 euros, soit une chute de 38%. Lui est employé de banque et n'a subi aucune baisse de revenu. Les sacrifices, pour l'heure, sont cantonnés aux loisirs. Comme ce «pèlerinage q