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Libération
Récit

PSA, boîte à clashs entre ministres

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Une aide publique à la banque du groupe alimente le conflit entre Moscovici et Montebourg.
publié le 17 octobre 2012 à 22h16

Faut-il exiger de PSA Peugeot Citroën qu’il adoucisse son plan de 8 000 suppressions d’emplois en échange du sauvetage par l’Etat de la banque du constructeur automobile ? Selon nos informations, cette question a provoqué un nouveau clash entre les ministres Pierre Moscovici (Economie) et Arnaud Montebourg (Redressement productif), dont les relations étaient déjà exécrables.

Réunis hier pour annoncer à la presse la création de la Banque publique d'investissement, les deux hommes ont confirmé l'information dévoilée le matin même par le Figaro : Bercy planche sur un plan d'aide à Banque PSA Finance (BPF), incluant un «soutien» du gouvernement. Le montage, pas encore arbitré, prévoit à ce stade que l'Etat apporte sa garantie aux nouveaux emprunts de BPF. «Tout cela sera réglé très rapidement», a assuré Moscovici. «Il ne peut pas y avoir de garantie de l'Etat sans contrepartie substantielle», a immédiatement tempéré Montebourg.

Menace. Derrière cet échange feutré se cache un conflit qui dure depuis plusieurs semaines. Tout a commencé fin juillet. Quelques jours après le choc provoqué par l'annonce du plan social de PSA et la fermeture de l'usine d'Aulnay, les agences Standard & Poor's et Moody's dégradent le constructeur. Les experts de Bercy comprennent vite que cela menace la banque interne de PSA. Même si elle est très rentable, BPF risque, à cause des difficultés de sa maison mère, de voir sa note basculer dans la catégorie