Colomba, 1664, bière de Brie et Heineken... Mardi soir, dans le salon de «Chez Françoise», restaurant bien connu des députés sur l'esplanade des Invalides, l'amateur de mousse était à son aise. Pour alerter l'opinion sur une hausse de taxe sur la bière, visant à financer la Sécurité sociale, la fédération des Brasseurs de France invitait la presse et des parlementaires amis à «faire mousser l'affaire».
«Nous ne refusons pas de participer au redressement de la France, souligne Gérard Laloi, président de la fédération. Mais la somme que l'on nous demande est exorbitante, elle ferait augmenter certains prix de 20 ou 25%». La mesure en cause consiste à multiplier par 2,5 le «droit d'accise» sur la bière, une taxe proportionnelle au volume et au degré d'alcool. En la matière, la France passerait directement de l'avant-dernière à la dixième place en Europe. De quoi rapporter près de 500 millions d'euros supplémentaires à la Sécurité sociale.
Chez les brasseurs présents mardi soir, flottait un sentiment d'injustice : «Pourquoi sommes-nous visés, et pas le vin, qui est plus alcoolisé et moins taxé que la bière? s'interroge Annick Castelain, brasseuse dans le Pas-de-Calais. C'est clair que c'est une histoire de lobbying. En la matière, nous sommes beaucoup moins puissants que le lobby viticole.» Ces