Quel rapport peut-il y avoir entre la supervision bancaire des 6 000 établissements financiers européens et la courbe de popularité de François Hollande ? A priori aucun. L’opinion française, dans son écrasante majorité, ignore tout des débats, affreusement techniques, qui se déroulent à Bruxelles pour tenter d’en finir avec la crise des dettes souveraines. Et se moque de savoir si ce nouveau compromis franco-allemand est à mettre plutôt au profit de François Hollande ou d’Angela Merkel. Pourtant, cette union bancaire est bien une pièce centrale de la stratégie de reconquête du chef de l’Etat.
Prophétie. Pour lui, l'espoir d'une reprise économique en France, et donc d'une amélioration de l'emploi - et de sa cote de popularité - est conditionné à la fin de la crise de la zone euro. La condition première et indispensable pour retrouver cette confiance qui fait défaut pour faire repartir l'activité. Voilà pourquoi Hollande a choisi de la devancer. Dans la nuit de jeudi à vendredi, il a pris le risque de déclarer que «le pire est passé. On a recréé de la confiance. Nous sommes en train de régler les problèmes qui nous paralysent depuis trop longtemps. Aujourd'hui nous sommes en capacité d'agir», a-t-il ajouté, Ce genre de prophétie est à double tranchant : soit elle anticipe un mouvement et alors vous pourrez vous en attribuer la paternité, soit elle ne se vérifie pas et vous voilà désavoué par les faits.
En l’état, ce pari de l