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Libération

Ces Parisiens qui rêvent d’échapper à la peine capitale

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publié le 21 octobre 2012 à 20h26

Quitter Paris, c'est devenu tellement à la mode, que le phénomène a droit à son propre salon. «Vivre et travailler en province», c'était mardi, porte de Champerret, dans le XVIIe arrondissement parisien. Les stands des villes, départements et régions ont soigné leurs pancartes. «Normandie, territoire de tous les possibles», «Saumur, pourquoi pas ?» ou «Le Havre, étonnez-vous !» Il y a quelques années, le salon avait lieu à Limoges (Haute-Vienne). Un train partait de la gare d'Austerlitz, rempli de candidats à la reprise de quelque chose (commerce, hôtel, cabinet médical…), plein d'espoir à l'idée de changer de vie. On y mangeait des spécialités du pays.

Dans le jargon des «spécialistes de l'installation en milieu rural», on appelle ces candidats à la reprise des «porteurs de projets». Sur presque tous les stands, les «projets» en question sont affichés, avec photographie et quelques lignes vantant les potentialités des «affaires». Qui pour un lavomatic à La Réole (Gironde) ? Et un restaurant à Jaunay-Clan (Vienne) ? Ou un tabac-épicerie à Beaugençy (Loiret) ? Des pros, mais aussi pas mal de «rigolos». «Ceux qui tiennent la route, cela se sent», explique une chargée de mission. Une posture, des questions qui montrent qu'on a affaire à quelqu'un «d'un peu costaud», explique un conseiller. Rêveurs et autres babas cool sont priés de retourner à leurs châteaux en Espagne. «On est là pour les faire retomber sur terre»,