«Vous vous rappelez quand le sida a émergé et qu'on a perdu des copains autour de nous ? Cette loi de finances, c'est le sida des start-up. Je vais en voir mourir tous les jours», balance Jean-David Chamboredon de but en blanc. Gestionnaire du fonds d'investissement Isai, ce business angel respecté du petit monde de l'Internet n'est pas du genre à prendre des pincettes quand il s'agit de défendre sa cause. Une cause à laquelle il a donné une notoriété aussi fulgurante qu'inespérée. L'étincelle du mouvement des Pigeons qui a fait reculer le gouvernement en quelques jours et mis le feu à Bercy, c'est lui.
Flopée. Point de départ, une simple chronique contre le volet fiscal du budget 2013. Le 28 septembre, un journaliste de la Tribune le contacte pour connaître son avis en tant que membre de l'association de défense des start-up France Digitale. Chamboredon peste contre la taxation des plus-values de cessions d'entreprises au barème de l'impôt sur le revenu (45%, plus 15,5% de cotisations sociales). Projet qui, selon lui, plomberait à la fois les micro-entrepreneurs qui rêvent d'un destin à la Mark Zuckerberg et les investisseurs qui recherchent la pépite de demain. Comme lui. Et de dénoncer pêle-mêle «le dogme anticapitaliste, l'anti-économique, le brisage de rêves, la démotivation quasi sadique». Rien que ça.
Alors qu'il s'attend à des encouragements de ses confrères entrepreneurs, «des mecs de ma génération ayant vécu le