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Analyse

Europe : les ratés de la parité

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Conseils d’administration ou directoire de la BCE, la représentation féminine reste très faible.
par Jean Quatremer, Correspondant à Bruxelles
publié le 23 octobre 2012 à 22h26

L’égalité entre les hommes et les femmes, pourtant l’une des valeurs fondamentales de l’Union européenne, reste un combat difficile. Cette semaine, la cause des femmes a subi deux revers : hier, Viviane Reding, la commissaire chargée de la Justice, a dû reporter in extremis le vote de sa proposition de directive instaurant, à l’horizon 2020, un quota de 40% de femmes dans les conseils d’administration des grandes sociétés. Et, en dépit d’un ultime baroud d’honneur du Parlement européen qui exige la nomination d’une femme, les gouvernements de la zone euro devraient confirmer la désignation du Luxembourgeois Yves Mersch au directoire de la Banque centrale européenne (BCE), éliminant ainsi toute présence féminine en son sein, au moins jusqu’en 2018.

Pourquoi les quotas féminins sont-ils contestés ?

L’univers des entreprises reste largement masculin dès que l’on grimpe dans la direction, alors que les femmes sont bien plus diplômées que les hommes. On compte ainsi, en moyenne, 14% de femmes dans les conseils d’administration des grandes entreprises européennes, et seulement 3% parmi les PDG. La France, qui a adopté en 2011 une loi imposant 40 % de femmes dans les conseils d’administration d’ici à 2017, n’a pas à rougir, avec 24% en moyenne (contre 11,4% en 2009), soit à peine moins qu’en Finlande (27%), Lettonie (26%) ou Suède (25%), mais bien mieux qu’en Allemagne, au Royaume-Uni (tous deux 16%) ou en Italie (6%). Rares sont ceux qui remettent donc en cause la n