Echéance rituelle et très attendue dans les rédactions, la livraison mensuelle des chiffres de l'emploi ne réserve plus, ces mois-ci, qu'une seule surprise à ses destinataires : le pourcentage de hausse du nombre de chômeurs. Dès mercredi matin, Jean-Marc Ayrault, fataliste, avaient annoncé des résultats du mois de septembre qu'ils ne pouvaient «pas être bons». Confirmation : la hausse de 1,6% en septembre des effectifs de la catégorie A (aucune activité), soit 47 000 demandeurs d'emploi supplémentaires, est la plus forte depuis le printemps 2009.
C'est le douzième mois d'augmentation consécutif pour la catégorie A, qui compte trois millions de personnes en France métroplitaine, soit 10% de plus qu'il y a un an. Un niveau inédit depuis 1999. Les catégories B et C nuancent un peu le tableau : en baisses respectives de 0,2 et 2,8%, elles limitent la hausse de l'ensemble A-B-C à 0,5% - une augmentation continue depuis dix-sept mois.
Pas de surprise non plus sur les plus touchés : les moins de 25 ans (+2,2% sur un mois, +10,6% sur un an) et les plus de 50 ans (+2,3% et +17,4%) restent en première ligne. Le nombre de chômeurs de longue durée (trois ans et plus) augmente lui de 1,4%, et de 20,5% sur un an.
Préparant lui aussi le terrain à ces mauvais résultats, le ministre du Travail, Michel Sapin, a comparé le chômage à «un navire lancé à pleine vitesse» : «Avant que ça ralentisse il faut que les politiques que nous lançons en ce moment aient porté leurs fruits