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Procès Kerviel en appel : circulez, y a rien à voir

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Finance . La cour s’est contentée, hier, de confirmer la peine de l’ex-trader, lors d’un jugement expéditif.
publié le 24 octobre 2012 à 22h26

Il est 13 h 30, hier. La salle d'audience de la première chambre de la cour d'appel de Paris est remplie. La tension est palpable. La présidente, Mireille Filippini, entre et demande à Jérôme Kerviel de se lever. Puis tout va très vite : elle annonce que la cour «confirme» le jugement de première instance, à savoir «cinq ans d'emprisonnement, dont deux avec sursis», tout comme le «jugement déféré en toutes ses dispositions civiles à l'égard de la Société générale». Elle indique que des copies de l'arrêt sont disponibles, se lève et, sans un œil pour le condamné, quitte la salle. Tout le monde se regarde, se demandant s'il a bien compris ce qui s'est dit : la «confirmation» pour la Société générale, cela veut dire qu'elle a obtenu 4,9 milliards d'euros de dommages et intérêts, le montant de sa perte ? Oui ! «Je n'ai jamais vu un délibéré aussi express» , commente un avocat.

Copier-coller. Drôle de fin pour ce deuxième procès Kerviel, sur un verdict particulièrement sévère. Et qui le rend endetté à vie d'une somme qu'il ne pourra bien évidemment pas rembourser. A la lecture de l'arrêt de la cour d'appel (qui se révèle, pour certains passages, être un copier-coller du jugement de première instance), le sentiment de la présidente apparaît : il ne s'est en fait rien passé pendant les trois semaines d'audience. Tous les éléments apportés par la défense faisant douter de la version racontée par la banque sont imp