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Libération
Interview

«Attention au cercle vicieux»

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Eric Heyer, de l’OFCE, met en garde contre le risque d’une perte de pouvoir d’achat des ménages :
publié le 25 octobre 2012 à 23h16

Pour Eric Heyer, de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), les mesures préconisées par le rapport Gallois ne se traduiront pas par une compétitivité accrue des entreprises. Au contraire.

Pourquoi êtes-vous si réservé quant à l’utilité d’un choc de compétitivité ?

Il ne fait aucun doute que les entreprises sont dans une situation de plus en plus fragiles. Le niveau de leurs marges ne cesse de se dégrader. Il est donc légitime de vouloir les aider. D’autant que si rien n’est fait, les entreprises qui vont chercher à afficher un meilleur niveau de rentabilité le feront via plus de productivité. Autrement dit, les licenciements risquent de connaître une très forte accélération.

Raison de plus pour provoquer ce choc de compétitivité…

A priori, la réponse est oui. On peut en effet penser que la baisse des cotisations sociales sur le travail servirait à rendre encore plus compétitives les entreprises qui le sont déjà, tout en permettant de restaurer la rentabilité financière de celles qui sont mal en point. Dans ce cas, nous aurions un choc d’offre pur. Mais ce n’est pas la direction que semble prendre le rapport Gallois.

Pourquoi ses recommandations diffèrent-elles de ce choc d’offre pur ?

Pour la bonne et simple raison que ce rapport devrait préconiser un choc d’offre positif qui serait financé par un choc de demande négatif : ce que les entreprises gagneront par le biais d’une baisse des cotisations sociales, les ménages le perdront en pouvoir d’achat. Au final, nous risquons surtout de mettre en place un cercle vicieux, car qui dit hausse de la CSG ou de la TVA dit baisse de la consommation et, donc, de la demande auprès des entreprises. Ce que les entrepris