Si l’obsolescence programmée existe depuis plus d’un siècle, ce n’est que depuis moins de deux ans qu’elle est devenue un objet de débat public et d’interpellation politique. Elle repose sur un principe de développement économique assez imparable : si les objets que nous utilisons possédaient une durée de vie infinie, l’absence de rotation freinerait fortement le développement industriel. C’est ainsi que la société Dupont qui fabriquait des bas qui ne filaient pas décida dans les années 40 de commercialiser des bas plus fragiles afin d’accélérer le rythme des ventes.
Trois types d’obsolescence programmée existent. Il y a la conception de produits pour une durée de vie limitée. De nombreuses semelles de marques de chaussures de sport sont ainsi conçues pour une durée de vie inférieure à deux ans. Il y a la conception technique, non du matériau, mais du système prévu pour accélérer, voire créer la défaillance. C’est le cas de l’imprimante qui s’arrête à la millième impression parce qu’un microprocesseur intégré au système en déclenche l’arrêt. De même, le condensateur de certaines télévisions pour lesquels un déplacement de quelques centimètres prolongerait la durée de vie de deux ou trois ans. C’est enfin le cas d’appareils conçus pour empêcher toute réparation, à l’exemple de certains smartphones ou tablettes. Selon un rapport de l’Ademe (été 2012), seuls 44% des appareils électroniques sont réparés.
La lutte contre l’obsolescence programmée doit éviter amalgames et diabolisat