Obsolescens, participe passé du latin obsolescere : «tomber en désuétude.» Depuis que l'homme est homme, c'est la destinée de tout objet manufacturé, après un temps d'usage technique ou culturel. Dans la roue de l'histoire, ce temps de péremption s'est d'abord compté en millénaires, puis en siècles, et enfin en décennies avec l'ère industrielle. Mais, sous l'effet de l'accélération quantique, déclenchée par la révolution numérique, le processus d'obsolescence se mesure aujourd'hui en mois, en jours. Tout objet perd de sa valeur intrinsèque dès sa mise en circulation, même en parfait état de marche. La loi de Moore qui stipulait, en 1965, que la puissance informatique double tous les dix-huit mois est dépassée. Tout se passe comme si le temps de la consommation et du marketing high-tech s'écoulait désormais à la vitesse effrayante des machines numériques. Et à défaut de posséder le dernier «must have», c'est nous qui avons peur d'être dépassés et éjectés du marché par ces algorithmes qui gouvernent désormais le monde connecté (lire page IV). L'homme se sentirait-il à son tour périmé ? C'est ce que nous dit un Michel Houellebecq, forcément pessimiste : «Les produits manufacturés sont rayés de la surface en quelques jours. Nous aussi nous serons frappés d'obsolescence comme des produits culturels voués à disparaître», écrivait-t-il en 2010 dans la Carte et le Territoire. Contre la peur, les «transhumanistes» comme Ray Kurzweil prônen
extension du domaine de l'éco
Périmé
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publié le 28 octobre 2012 à 20h31
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