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Libération

Elysée-patrons, six mois entre carottes et bâtons

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Enième signe de relations tendues, l’appel, ce week-end, des dirigeants du CAC 40 enjoignant l’exécutif à abaisser les charges des entreprises a fait bondir la gauche.
La présidente du Medef, Laurence Parisot, reçoit le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, le 29 août à Jouy-en-Josas, à l’université d’été du syndicat patronal. (Photo Vincent Nguyen. Riva Press)
publié le 29 octobre 2012 à 22h46

C'est l'appel de trop. Celui qui fait déborder le vase à gauche. En réclamant - à nouveau - au gouvernement, dans le Journal du dimanche, une baisse massive du coût du travail, accompagnée d'une réduction de l'impôt sur les sociétés et de nouvelles coupes dans les dépenses publiques, le patronat a provoqué, hier, l'ire de l'extrême gauche et d'une partie du PS. D'autant que cette nouvelle offensive ne vient pas de petits entrepreneurs, mais de l'Afep, le puissant lobby des plus grandes entreprises de France. «Les grands patrons pleurent la bouche pleine», s'est réveillée Nathalie Arthaud, de Lutte ouvrière, qualifiant ces demandes de baisse de charges de «hold-up à visage découvert». Des «rapaces», s'est étranglé le Parti de gauche, contre qui il faut désormais mener «la résistance». Des «monstres d'égoïsme et d'ingratitude», pour Olivier Dartigolles, du PCF. Ton à peine plus poli dans les rangs socialistes : «Je l'ai ressenti comme une forme d'oukase ou de leçon», s'est indigné Bruno Le Roux, chef du groupe socialiste à l'Assemblée nationale.

Hasard du calendrier : au même moment, le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, déjeunait avec plusieurs grands patrons. Refusant, à l'issue de la rencontre, de parler d'une «offensive généralisée» du patronat, il a préféré relativiser, parlant d'«une inquiétude générale du pays, sur l'avenir de notre pays et de notre économie». «Le JDD a théâtralisé la