Menu
Libération

Fiscalité : entre incompétence et incohérence

Article réservé aux abonnés
publié le 29 octobre 2012 à 22h51

Le revirement du gouvernement sur la taxation des plus-values des entrepreneurs restera comme l’événement le plus stupéfiant des six premiers mois de cette équipe gouvernementale.

Pendant toute sa campagne, François Hollande avait fait de l’égale taxation des revenus du travail et du capital, le grand principe de sa réforme fiscale. Il devait s’agir de l’élément central et structurant du premier budget de la législature. Et soudain, en quelques jours, avant même que le débat parlementaire ne s’ouvre, le gouvernement décide de renoncer à ce principe, en rétablissant le taux forfaitaire de 19% pour ceux qui ont détenu 10% du capital d’une entreprise pendant au moins cinq ans.

Deux hypothèses pour ce revirement. La première est que le gouvernement croyait réellement en ses principes fiscaux, mais a dû malheureusement céder devant cette jacquerie d’entrepreneurs, qui clamaient haut et fort qu’avec leur mort annoncée ou leur fuite prochaine - bien que certains soient déjà partis depuis longtemps - la création de richesses s’arrêterait en France. Révélateur d’un pouvoir affaibli, cette hypothèse avait le mérite de maintenir l’illusion que le gouvernement avait bien une doctrine économique.

La seconde hypothèse est que le gouvernement s’est soudain rendu compte, qu’en réalité, il ne savait pas vraiment ce qu’il faisait. A force de répéter en boucle leur slogan de campagne - égale taxation de tous les revenus - les leaders socialistes avaient fini par y croire avant de se rendre compte