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Libération
Interview

«Ils traduisent une exaspération légitime»

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Pour l’UMP Luc Chatel, les dirigeants ne font que répondre à une attaque en règle du pouvoir :
publié le 29 octobre 2012 à 22h46

Luc Chatel (photo Reuters) est député de Haute-Marne et représentant de la sensibilité libérale de l’UMP. Il a été secrétaire d’Etat chargé de l’Industrie et de la Consommation dans le gouvernement Fillon.

Les patrons ne sortent-ils pas de leur rôle lorsqu’ils lancent un ultimatum à Hollande sur la compétitivité et la baisse de la dépense publique ?

C’est la première fois qu’un mouvement spontané d’une si grande ampleur se crée pour répondre à ce qui a tout d’une attaque en règle contre les entrepreneurs, les créateurs et les producteurs de richesses. Les patrons, qui sont des acteurs publics comme les autres, sont tout à fait dans leur rôle quand ils traduisent cette exaspération légitime.

Quand ils demandent d’abaisser le coût du travail de 30 milliards d’euros ou réclament 60 milliards d’économies, défendent-ils l’intérêt général ou leur intérêt personnel ?

Ils sont les mieux placés pour savoir quels sont les leviers pour créer de la richesse et relancer la croissance. Ne nous trompons pas de cible et arrêtons d’opposer les salariés et les patrons. C’est dans l’intérêt des salariés d’avoir des entreprises plus compétitives, qui investissent en France et développent leur activité. Or, il y a un problème de coût du travail en France. Ces patrons ne sont pas dans une démarche politicienne, ils n’ont pas franchement d’amitiés avec l’UMP.

Si vous étiez au pouvoir, reprendriez-vous tel quel les propositions de l’Afep ?

Sur la baisse de la dépense publique, la diminution des charges patronales et salariales pour augmenter la consommation, je les rejoins d’autant plus que l’UMP en avait fait son programme pour le quinquennat. Nous avions même commencé à le mettre en œuvre avec la TVA antidélocalisation, une mesure que le nouveau gouvernement s’est empressé de détricoter.

Comment jugez-vous les relations entre l’exécutif et les patrons ?

Le gouvernement ne cesse de souffler le chaud et le froid. Quand le ministre du Redressement productif, Ar