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Libération
Reportage

Un nouveau cycle pour les lave-linge de Lyon

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Le rachat de l’usine FagorBrandt par un fabricant de véhicules électriques est un des rares exemples de réindustrialisation en France.
La reprise de l’usine de Lyon devrait permettre de conserver la quasi-totalité du site. (Photo Félix Ledru pour Libération)
publié le 29 octobre 2012 à 21h46

D’un côté de l’immense hangar, une ligne de fabrication de lave-linge. Une ouvrière entoure les angles et le dessus de chaque machine de protections en polystyrène. Puis la chaîne redémarre, emmenant l’appareil vers un camion de livraison. A l’autre bout du bâtiment, trois femmes, un gilet rétroréfléchissant orange sur le dos, s’activent autour d’un châssis de voiture… Lave-linge et véhicule électrique sous le même toit : c’est l’aventure d’une réindustrialisation, celle du site d’électroménager FagorBrandt à Lyon, racheté par un fabricant de voitures, la Société d’innovation et de technologie de Lyon (SITL). Ou comment passer, en ces temps de mutations industrielles, d’une activité à une autre sur un même lieu, tout en conservant la quasi-totalité des salariés.

D'ici à 2015, l'activité lave-linge devrait s'arrêter, et être remplacée par la fabrication d'un petit véhicule utilitaire électrique (Citélec), de scooters et de vélos électriques, ainsi que de filtres de traitement de l'eau. En théorie, l'ouvrière qui pose les protections sur les machines à laver ne sera pas licenciée, mais formée au montage de ces nouveaux produits. Comme Philippe Rochette qui, lui, a déjà franchi le pas. Embauché en 1989 comme réparateur de conformité sur les machines à laver par FagorBrandt, fabricant espagnol d'électroménager, il est aujourd'hui technicien qualité sur le Citélec. «Au bout de vingt ans, c'était une opportunité, confie-t-il. Je touche beaucoup plus qu'il y a deux ans