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L'Union européenne rhabille les pratiques spéculatives «à nu»

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La directive européenne interdisant l'achat «à nu» d'assurances sur les faillites d'Etats et encadrant les ventes de titres à découvert entre en vigueur jeudi. Ces deux pratiques sont montrées du doigt dans la crise financière.
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publié le 31 octobre 2012 à 8h19

Deux techniques spéculatives, accusées d'avoir accentué la crise, sont désormais mieux encadrées, avec l'entrée en vigueur jeudi d'une directive européenne, mais ce premier pas sera loin de mettre un terme à toutes les dérives. «Il était logique que Bruxelles s'attaque à ces produits financiers rendus responsables des récentes déstabilisations des marchés», relève Christian Parisot, chef économiste chez Aurel BGC.

La directive (loi européenne), qui entre en vigueur le 1er novembre, interdit les CDS «à nu» portant sur la dette des Etats et impose plus de transparence pour les ventes à découvert. Un CDS («Credit Default Swap») est une sorte de contrat d'assurance contre le risque de non-remboursement d'une société ou d'un pays. Il est désormais interdit aux investisseurs de souscrire des CDS souverains (concernant un Etat) lorsqu'ils ne détiennent pas les titres de dette correspondants.

Jusque-là, «c'était comme si je m'assurais contre un incendie sur une habitation dont je ne suis ni propriétaire ni locataire. J'avais tout intérêt à ce que cette maison prenne feu pour toucher la prime», explique Paul Jorion, auteur de plusieurs ouvrages sur la finance internationale.

L'interdiction concerne toute l'Union européenne, et notamment la City de Londres d'où opèrent la plupart des fonds spéculatifs («hedge funds») européens, très friands de ce type de produits. Pour Frédérik Ducrozet, économiste au Crédit Agricole, «cette mesure est largement anticipée d