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Libération

La Grèce happée par la spirale de l’austérité

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La crise et ses dégâtsdossier
Alors qu’une sixième année de récession se profile, l’Eurogroupe, réuni hier, n’a toujours pas débloqué de nouvelle tranche d’aide à Athènes.
publié le 31 octobre 2012 à 22h16

La Grèce poursuit sa descente aux enfers. Alors que les ministres des Finances de la zone euro se penchaient hier sur les «avancées» réalisées par le pays, le gouvernement hellène présentait au même moment un projet de budget 2013 plutôt alarmant. Et dont les objectifs ont fortement dérapé en à peine un mois.

L’économie grecque devrait ainsi connaître une nouvelle récession de 4,5% l’an prochain (contre -3,8% prévus début octobre), qui succède à un dévissage de 6,5% du PIB cette année. Il s’agira de la sixième année consécutive de contraction de l’activité, conduisant, au total, à une chute de près d’un quart de la richesse nationale depuis le début de la crise. Quasiment une économie de guerre…

Salaires. Plus inquiétant encore : la dette du pays devrait exploser, pour atteindre 189,1% du PIB en 2013 - soit 346 milliards d'euros - contre 179,3% initialement prévus. Un dérapage qui devrait remettre en cause l'objectif d'une réduction de la dette à 120% du PIB d'ici à 2020, à la suite de la décote concédée sur leurs créances grecques par les prêteurs privés en février. D'un montant de 9,4 milliards d'euros, le déficit, lui, devrait atteindre 5,2% du PIB en 2013 (après 6,6% en 2012), contre un objectif de 4,2% au début du mois. Entre autres raisons de cette sortie de route : la fonte des recettes fiscales liée à la récession. Après 49 milliards d'euros engrangés en 2011, puis 47 milliards cette année, le fisc grec ne devrait récupérer que 44,3 milliards