Dimanche dernier, dans le journal du même nom, un appel, un de plus, censé donner du grain aux vautours obsédés de compétitivité à la sauce Medef (lire Libération du 30 octobre). Ce cahier de revendications émane du discret lobby très grand-patronal baptisé «Afep» (Association française des entreprises privées), et se présente, entre protestation de «pigeons» et publication de «rapport Gallois», comme une courtoise «contribution» à la pédagogie du moins d'Etat et plus de profits. Le lendemain, c'est le dessinateur des «Indégivrables» pingouins (tous les jours, en page 2 du Monde), Xavier Gorce, qui en tirera la plus pertinente éditorialisation. Citons. Premier pingouin : «Quoi de neuf, dans notre projet de fiscalité plus juste ?» Second pingouin : «Ce rapport : les riches n'y sont pas trop favorables.» Premier pingouin : «Ah ben mince, comment va-t-on faire ?»
On ne saurait mieux définir la situation en laquelle se sont mis nos socialistes : à force de baiser les pieds - pour le dire en termes polis - de «l’entreprise» dont ils vont sans cesse et partout clamant qu’elle n’est pas leur ennemie (1), n’osant même plus parler de «patrons», de peur sans doute de les effaroucher, les voilà faits aux pattes, bégayant tour à tour leurs promesses et leurs reniements divers, et définitivement infoutus, semble-t-il, de s’atteler à une véritable réforme fiscale.
Quelque six mois après leur élection (on n'ose parler de prise de pouvoir), cette i