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Libération
EDITORIAL

Impasses

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publié le 2 novembre 2012 à 22h16

Longtemps symbole des Trente Glorieuses, l'automobile française devient la métaphore de la crise de l'industrie française. Le marché intérieur est saturé et les exportations en chute libre. Vendre français, même en France, où les constructeurs étrangers tiennent bon et assurent la moitié du marché, est une gageure. Quant aux exportations, la voiture made in France n'a ni le renom ni les atouts des Allemands, Japonais ou Coréens. Accuser le coût du travail, comme le font les constructeurs en oubliant la phrase attribuée à Ford selon laquelle «un ouvrier bien payé est un bon client», est un peu facile ; Volkswagen emploie aujourd'hui deux fois plus de travailleurs en Allemagne que Renault en France, à coûts équivalents.

L’erreur première vient des patrons accusateurs et de leurs impasses stratégiques : entreprises trop petites - notamment Peugeot -, en deçà de la masse critique de leurs rivaux étrangers qui économisent sur les plateformes et moteurs partagés entre les marques, gammes trop étroites centrées sur des voitures pas assez grandes, sans beaucoup de valeur ajoutée.

Erreur aussi des gouvernements successifs qui, à coups de primes à la casse, ont préféré les embardées à des changements structurels des modes de production. Les plus écolos pourront se réjouir de cette crise et de la mévente de véhicules polluants et sous-utilisés. Avec Renault et Peugeot rejoignant le cimetière des marques comme Delahaye, Simca ou Morris. Pas sûr que les 400 000 employés d