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Libération

Dans un magasin discount, le vol doit se régler à bas coups

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publié le 4 novembre 2012 à 21h26

La scène se passe lundi dernier, à l’heure du déjeuner, dans un commerce discount parisien. Avec des prix bas pour attirer les clients modestes. Ce jour-là, des responsables de l’approvisionnement campent devant le rayon cosmétique, des produits chers, pour le coup. Ils sont en chemise à carreaux, ont des têtes de Monsieur Tout-le-monde, parlent bas. Mais beaucoup de gens écoutent ce qu’ils disent. Les cadres se plaignent du grand nombre de produits dérobés. 3 500 euros par mois qui partent en fumée.

L'un d'eux grogne : «Mais les vols, ils ont lieu quand ? On paie un vigile, il sert à quoi ? Vous ne les voyez pas, les mecs qui piquent ? Moi, je vous assure que si j'en prends un, il ne sortira pas du magasin. Je lui ferai sa fête, je lui démonterai la gueule. C'est qui les voleurs, vous ne les voyez pas ? C'est des Roms ? Vous ne les repérez pas à leur tronche, les Roms ? Ils opèrent en bande, vous ne vous apercevez pas de ça lorsqu'ils arrivent ? Vous ne les voyez pas faire ?» Le chef du magasin réplique que ce n'est pas si évident de repérer quelqu'un qui s'en va avec de la marchandise. D'autant que «les voleurs ressemblent à n'importe qui d'autre», explique une caissière. Tenez, ce vieux avec une valise qu'on a pris sur le fait, il n'avait pas l'air d'un bandit. «D'abord, les voleurs, ils profitent des moments de pause du vigile, ou du changement de vendeuses aux caisses. Ils sautent sur ces instants où on regarde moins», ajoute l'employée.

L'expli