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Libération
Reportage

Growing power, quartier fermier

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Ce mouvement, figure de proue de l’agriculture urbaine, essaime aux Etats-Unis.
publié le 4 novembre 2012 à 19h07

«Pour cultiver de bons produits, il faut cultiver de la bonne terre.» Will Allen, fondateur de Growing Power et figure de proue de l'agriculture urbaine aux Etats-Unis, parle d'expérience. En 1993, il a racheté une pépinière désaffectée dans la ville de Milwaukee, dans le Wisconsin. Son objectif était de cultiver des produits frais dans une zone urbaine dépourvue d'accès à une alimentation saine, tout en fournissant un apprentissage aux délinquants en mal de réinsertion.

Depuis, cet ancien joueur professionnel de basket-ball s'évertue à peaufiner et à transmettre un modèle d'agriculture destiné à créer des oasis en plein macadam. Avec une prédilection pour les «déserts alimentaires» que sont les quartiers pauvres - et souvent violents - des grandes villes américaines. Le modèle incarné par Growing Power est le fruit de plusieurs années d'expérimentations en matière de vermiculture (élevage de vers de terre), aquaponie (culture de végétaux en «symbiose» avec l'élevage de poissons), hydroculture et méthanisation (dégradation de la matière organique pour produire du biogaz).

Des milliers de jeunes viennent de tout le pays pour assister aux ateliers de formation d’Allen. La sécurité alimentaire telle qu’il la prône a le vent en poupe : la W.K. Kellogg Foundation vient de lui accorder une bourse de 5 millions de dollars (3,9 millions d’euros) pour essaimer des projets dans les centres urbains défavorisés,