Il était temps. Louis Gallois va remettre officiellement ce matin au Premier ministre, avec un mois de retard, son rapport sur la compétitivité des entreprises françaises. Les premières mesures devraient être annoncées demain à l’issue d’un séminaire gouvernemental. L’exécutif espère ainsi reprendre la main après une séquence catastrophique, sur fond de fuites, de polémiques et de cacophonie au sommet de l’Etat.
L'affaire a été très mal gérée. En juillet, Jean-Marc Ayrault assène qu'il agira «sans tabous» pour réduire le coût du travail. Puis commande à Gallois un rapport dont la conclusion ne faisait guère de doute : l'ex-patron d'EADS venait de se prononcer pour un «choc de compétitivité», à savoir un allégement massif (de 30 à 50 milliards d'euros) des cotisations sociales des entreprises financé par des hausses d'impôts sur les ménages (TVA, CSG, etc.).
Gallois rend son prérapport confidentiel début octobre. Mais sa présentation est repoussée sans explications. Selon le Figaro du 19 octobre, son contenu est pourtant conforme à ce qui était prévu, avec un transfert de charges de 30 milliards sur deux ou trois ans. Mais l'exécutif a entre-temps viré de bord. Et a réalisé, un peu tard, qu'après les hausses d'impôts inscrites au budget 2013 un nouveau matraquage fiscal aurait le double inconvénient d'être impopulaire et de plonger la France dans la récession.
D'où l'embarras du gouvernement, confronté aux attaques de la droite qui l'accuse d'enterrer