Professeur au Conservatoire national des arts et métiers et membre du Cercle des économistes, Christian Saint-Etienne estime que les mesures du gouvernement en faveur de la compétitivité vont dans le bon sens.
Pourquoi les déclarations du gouvernement vous semblent-elles rassurantes ?
Pour une raison simple : le diagnostic contenu dans le rapport Gallois, et en partie repris par le gouvernement, est juste à 100%. La France est peut-être sur le point de mettre un terme à cette régression industrielle à l’œuvre depuis treize ans. Plusieurs chiffres témoignent du désastre. La part de l’industrie dans la valeur ajoutée a chuté de 30% entre 1999 et 2012. Au cours de cette même période, la part des exportations françaises dans les exportations mondiales a reculé de 40%. Enfin, la profitabilité du secteur productif français, hors entreprises du CAC 40, est moitié moindre que celle des entreprises allemandes.
La baisse des dépenses publiques, qui servira à compenser les crédits d’impôt accordés aux entreprises, ne vous pose pas de problème ?
Je ne vois pas en quoi une baisse de la dépense publique de 10 milliards d’euros aurait un impact négatif sur l’économie hexagonale. Dix milliards, c’est moins de 1% des 1 175 milliards d’euros de dépenses publiques en une année. Autant dire presque rien. Il s’agit plutôt de réduire notre écart de dépenses publiques avec la moyenne des autres pays européens. Or, nous dépensons en moyenne 180 milliards de plus que les 16 autres pays de la zone euro. Je préfère parler de diminution de notre dépense publique comparée à celle des autres pays de la zone euro plutôt que de baisse des dépenses.
Mais en quoi la baisse de 20 milliards d’impôts pour les entreprises est-elle une bonne chose pour la compétitivité, la croissance et donc l’emploi ?
Ce qui compte, c’est surtout l’impulsion que le gouvernement donne g