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Le suisse Maus croque le crocodile Lacoste

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Textile . Le groupe suisse a profité des divisions de la famille héritière pour s’emparer de la marque.
publié le 7 novembre 2012 à 21h56

Remous final dans le marigot des héritiers Lacoste : la marque au crocodile devrait bientôt entièrement tomber dans les filets du groupe suisse Maus. «C'est avec une grande tristesse» qu'hier la petite-fille du champion de tennis René Lacoste a annoncé son intention de céder ses parts dans la société fondée par son grand-père, en 1933. Maus, déjà actionnaire à 35% de la griffe française et propriétaire du groupe textile troyen Devanlay, principal licencié de Lacoste, sera donc, sous peu, seul à la barre.

Sophie Lacoste Dournel, présidente de Lacoste, détient, avec son frère, sa sœur, deux tantes et cinq de ses cousins germains, un total de 28% du capital. Que Maus s'apprête à leur racheter pour 280 à 350 millions d'euros, aux mêmes conditions que les 30,3% qu'il venait déjà d'acquérir, il y a deux semaines, auprès de la faction rivale, regroupant l'autre moitié des héritiers Lacoste (Libération du 26 octobre). Voilà l'épilogue de la guerre sans merci que se sont livré un père et ses enfants, sous l'œil médusé de médias, trop contents de tenir là une histoire digne de Balzac, Shakespeare, Dallas et les Atrides réunis…

Parricide. Fâché avec les trois enfants de son premier mariage - Philippe, Corinne et Sophie -, Michel Lacoste, 68 ans, fils du tennisman fondateur, avait choisi sa nièce Béryl pour lui succéder. Au détriment de son propre fils, unanimement considéré comme son dauphin jusqu'à ce qu'il soit viré de la boîte en 2008, pour