Sale temps pour l'économie japonaise. Les plans de licenciements, les chutes des ventes et les pertes records se succèdent depuis quelques jours, au cœur de ce qui faisait jadis la puissance et la fierté du pays : l'automobile et l'électronique. Industriels et gouvernement ne cachent même plus leur pessimisme : la production industrielle, «sur une pente déclinante», selon le ministère de l'Economie, a chuté de 8,1% en un an. Et l'avenir ne prête guère à l'optimisme : la Banque du Japon prévoit une déflation de 0,1% en 2012-2013, et une croissance de l'économie limitée à 1,5%. «Le ralentissement s'est intensifié, notent Mitsumaru Kumagai et Masahiko Hashimoto, les analystes de l'institut de recherche Daiwa. Les principaux indicateurs publiés depuis septembre indiquent que l'économie japonaise est au bord de la récession.»
Baisses de salaire. Les mauvais signaux viennent d'abord des géants de l'industrie électronique. Un secteur devenu extrêmement fragile, à en croire Takashi Okuda, le patron de Sharp, dont la société a fêté dans la tristesse son centième anniversaire en septembre. L'inventeur des écrans à cristaux liquides a pronostiqué le 1er novembre une perte abyssale de 450 milliards de yens (4,4 milliards d'euros) sur la période 2012-2013. De mauvais chiffres qui succèdent à l'annonce de 5 000 suppressions de postes et aux baisses de salaire de ses 27 500 employés japonais.
Ce même jour, Panasonic, l’autre fleuron de l