Louis Gallois a rendu la semaine dernière un rapport au Premier ministre qui établit un constat sans grande originalité : le déclin de l’industrie manufacturière, le creusement du déficit commercial, la faiblesse de l’innovation… En un mot les problèmes de «compétitivité» de la France. On peine à comprendre l’enthousiasme d’Arnaud Montebourg, qui en recommande la lecture à tous les Français. Cela fait trente ans que les mêmes problèmes de compétitivité sont discutés exactement dans les mêmes termes (compétitivité coût et hors coût) dans de nombreux rapports et publications spécialisées, et que les mêmes solutions sont envisagées. Pour résoudre le problème de la compétitivité hors coût, il faudrait engager des actions de long terme : politique industrielle, soutien à la recherche, investissement dans la formation… Peut-être que si cela avait été fait il y a trente ans on en verrait les résultats aujourd’hui.
Le lendemain de la réception du rapport Gallois, le Premier ministre a rendu public son «pacte national pour la croissance, la compétitivité et l'emploi». D'après le dictionnaire, un pacte est un «accord solennel conclu entre deux ou plusieurs personnes». Avec qui le gouvernement a-t-il bien pu conclure un accord pour augmenter les prélèvements de la TVA de 6 milliards d'euros et baisser de 10 milliards d'euros les dépenses publiques ? Certainement pas avec les électeurs, qui ont préféré François Hollande à Nicolas Sarkozy en mai. C'est le second qui avait instaur